Engagement au travail : promesse orale ou preuve écrite ?

Nous voyons l’écrit comme une garantie qui nous met à l’abri… mais de quoi au juste ? Si le but est louable, le moyen est-il le bon ? Comment alors “s’assurer” sans l’appui de l’écrit ?

Doit-on privilégier la promesse orale ou la preuve écrite pour s'assurer d'un engagement pris ?

Deux collaborateurs en accord

Nous voyons l’écrit comme une garantie qui nous met à l’abri, mais de quoi au juste ? Si le but est louable, le moyen est-il le bon ? Comment alors “s’assurer” sans l’appui de l’écrit ?

 

Privilégier la preuve écrite nous assure sans doute contre un défaut de mémoire, il renforce notre visibilité dans l’organisation, car nos actions deviennent alors effectives, traçables. Mais contre la mauvaise foi d’un autre, l’écrit est à double tranchant : à trop vouloir tracer les échanges par écrit, nous courons un risque. Celui de tenir pour insuffisants le crédit de bonne foi de notre interlocuteur et la relation de confiance ?

Car l’engagement oral, donc moral, est un concept social fondamental. Il était même divinisé dans la Rome antique : Fides, déesse de la bonne foi et de la parole donnée, y était gardienne de l’intégrité des transactions inter-personnelles. La fides était une valeur majeure dans la Cité, et elle échappait au domaine du droit.

 

Ce respect de la parole est encore un pilier de tout ordre social et politique, et même, de la réussite économique si l’on en croit le prix Nobel d’économie en 1972, Kenneth Arrow : “Tout échange commercial contient une part de confiance, comme toute transaction qui s’inscrit dans la durée. On peut vraisemblablement soutenir qu’une grande part du retard de développement économique dans le monde est due à l’absence de confiance entre ses citoyens.”*

 

Donner une place prépondérante à la preuve écrite envoie parfois à l’autre un message de défiance “je n’ai pas confiance dans votre parole”, message qui finit par provoquer ce que l’on cherchait à éviter.

 

Alors que se passerait-il si nous posions la confiance mutuelle comme présupposé pour créer un cercle vertueux ?

 

Karine Aubry pour Gymnase du Management
* Kenneth Arrow, “Gifts and exchanges”, Philosophy and Public Affairs, vol. 1, 1972

Alors concrètement ?
3 questions à se poser :

□ Quand utilisez-vous l’écrit par manque de confiance ?
□ Est-ce que cette stratégie s’avère payante ? A-t-elle aussi un coût ?
□ Y a-t-il des cas où vous auriez avantage à faire différemment ? Si oui, comment ?

Par Valérie Bergère

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