La question de l’humour au travail reste un sujet de débat. Particulièrement en termes de méthodes de management. Oui ou non, un bon manager doit-t-il bien manier l’humour ?
L'humour au travail : qu'en est-il ?
Certes, l’humour et le rire sont aujourd’hui considérés comme normaux dans les relations professionnelles. Mais voici là, le fruit (heureux) d’un siècle d’évolution.
Une diabolique distraction
En effet, jusqu’en 1905, le catholicisme est la religion d’État en France. A l’image des ordres monastiques, le monde du travail applique des règles de discipline, de silence et de sérieux. Au Moyen-Âge, le rire était considéré comme blasphématoire ; il détourne l’homme de son travail et de Dieu. Selon le même principe, on a longtemps considéré que le rire au travail détournait l’attention et produisait un effet négatif sur les comportements.
Un vecteur d’efficacité
De récentes études, notamment menées par l’université Bocconi de Milan, montrent que les dirigeants capables d’élever le niveau de performance de leurs équipes ont généralement un bon sens de l’humour.
Une ambiance de travail plus détendue induit une réduction du stress, favorise la créativité, l’émulation et la motivation. Elle permet de relativiser les échecs. L’étude démontre également que le leadership n’est pas affaibli par l’utilisation de l’humour mais au contraire en ressort renforcé.
Mais pas partout…
D’autres études démontrent au contraire que l’humour diminue la perception du risque. Il est inadapté dans les situations critiques. Il peut être une solution de facilité pour masquer un manque d’organisation et une incapacité à affronter les tensions.
Pas de recette… et pas d’obligation!
Ces considérations contradictoires montrent que l’humour est d’abord une caractéristique humaine et pas une science exacte.
L’humour est clairement un accélérateur d’empathie ou de charisme qui peut être utilisé pour un meilleur encadrement des équipes. Mais l’humour de se décrète pas. Un manager qui en serait dépourvu ne doit surtout pas se forcer, cet effort louable pouvant se révéler contre-productif. Et l’humour ne sera jamais le premier critère d’évaluation des capacités professionnelles.
En conclusion : un bon manager doit être apprécié pour ses compétences, pour sa légitimité, par le respect qu’il inspire et les résultats qu’il obtient. Ces qualités sont et resteront essentielles.
Mais agrémentées d’un bon zeste d’humour judicieusement employé, elles ne pourront en être que bonifiées.
Un exemple d’humour au travail, en vidéo
Pour aller plus loin :
- Découvrir l’Effet Barnum, ou “effet de validation subjective”, expliqué en infographie
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