Le saviez-vous ? Une pendule interne très précise règle la durée de notre cycle veille-sommeil à 24 heures et 30 minutes (et non 24 heures !). C’est ce découvre le spéléologue Michel Siffre en juillet 1962, au terme d’un terrifiant séjour de 2 mois sous terre dans le gouffre de Scarasson où il descend étudier la chronobiologie.
L'expérience de Michel Siffre montre que notre horloge interne est "mal" réglée
L’expérience
Relié uniquement par téléphone à l’équipe en surface à 2 000 mètres d’altitude, il n’aura aucune indication sur le temps réel (le temps des horloges). Remettant sa montre au CRS qui le veillera, il ne mesure pas, quand ses compagnons retirent l’échelle qui le relie à la surface, l’inconfort de sa situation : froid glacial, humidité prégnante, totale obscurité.
Rapidement, il perd ses repères et la notion du temps : « J’avais l’impression d’être immobile, et pourtant je me savais entraîné par le flux ininterrompu du temps » écrit-il. S’endormir devient son seul plaisir, ses réveils des moments déprimants. Sa mémoire le trahit : les veilleurs qui l’écoutent à son insu, diront qu’il a passé jusqu’à dix fois de suite le même disque de Luis Mariano. Il pensait, chaque fois, qu’il l’écoutait pour la première fois.
Comment évaluer le temps écoulé ?
Michel Siffre écoute ses sensations : reposé au réveil, il estimera avoir dormi dix heures plutôt que deux. Affamé, il jugera la matinée écoulée. Mais, ces sensations entrent en conflit avec l’évaluation de l’heure qu’il consigne dans son journal. Entre le temps subjectif et le temps physiologique, l’explorateur flotte dans un espace inconnu.
Le 14 septembre 1962, lorsque l’on lui annonce la fin de l’expérience d’isolation temporelle, il se croit le 20 août. Une conversation téléphonique de « 5 minutes » qui en réalité en a duré 20, lui fait comprend que le temps perçu s’écoule presque deux fois moins vite que le temps réel : il avait vingt-cinq jours de retard sur l’horloge.
Michel Siffre est descendu dans le gouffre de Scarasson en géologue, il remonte porteur d’une découverte de portée universelle : une horloge interne règle la durée de notre cycle veille/sommeil. Et cette durée « naturelle », très régulière, est de 24 heures et 30 minutes.
Reprise par les Russes, les Américains, les laboratoires de recherche du monde entier, cette expérience a ouvert les portes d’études nouvelles sur l’homme et la chronobiologie, notamment en milieu spatial : cycles du sommeil, impacts sur le vieillissement, sur l’activité du cerveau, sur l’efficacité au quotidien…
Et au travail ?
Chacun de nous a ses propres particularités : certains sont « naturellement » des lève-tôt, des lève-tard, des petits ou des gros dormeurs… Pour autant, pas le choix ! Les normes sociales (travailler huit heures par jour, du lundi au vendredi et aux mêmes horaires toute l’année) nous obligent bien à contrarier notre rythme naturel de 24 heures 30 minutes.
Comme quoi… travailler n’est vraiment pas naturel … 😉
Non ?
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