Qui n’a jamais eu la gorge sèche, la voix qui tremble ou l’esprit brouillé lors d’une prise de parole en face à face ou en public, lors d’un discours devant une assemblée ?
Comment gagner de l’aisance à l’oral ?
C’est que l’on veut capter immédiatement l’attention, voire même donner l’impression que la communication est un jeu d’enfant pour nous ! D’ailleurs, l’art de faire passer ses idées à l’oral comme à l’écrit est aujourd’hui considéré comme l’un des soft skills à forte valeur ajoutée dans le travail.
Mais l’aisance à l’oral est un des soft skills perçu comme parfois inaccessible par nombre de salariés, le stress prenant souvent la place de la confiance en soi. Alors comment aborder la prise de parole comme une compétence à portée de main, à développer comme une technique non comme une qualité personnelle rare, soi-disant réservée à quelques élus charismatiques ?
Voici 4 conseils pratiques pour développer votre aisance à l’oral et gagner en impact en face à face ou devant un public :
- La préparation
- La concision
- L’entraînement
- La sollicitation
L’aisance : pas une priorité !
L’aisance, cette facilité naturelle à mener une action, ne vous rendra pas forcément plus impactant mais un discours impactant vous donnera plus d’aisance. L’aisance à l’oral est l’effet, pas la cause !
Imaginez un orateur qui, en début de prise de parole devant son public, parle bas, d’une voix chevrotante, puis, progressivement, capte votre intérêt par la qualité de ses propos, de sa relation avec l’auditoire. Que retiendrez-vous finalement ? Son manque d’aisance initial ou ce qu’il vous aura apporté, ce que vous aurez appris grâce à lui, l’instant qu’il vous aura fait vivre ?
Croire qu’un auditoire est d’abord embarqué par l’aisance de celui qui s’exprime, c’est lui prêter un piètre sens du discernement ! Ce n’est finalement pas l’aisance qu’il convient de travailler mais la qualité de la communication, du discours, de la relation au public, puisque notre priorité est de l’intéresser et/ou de le convaincre.
La bonne nouvelle ? On a beaucoup plus de prise sur le fond et sur la forme de notre communication que sur notre aisance à l’oral ! Car les meilleurs conseils ou la meilleure formation du monde suffisent rarement à installer en nous la confiance en soi, annoncée comme le graal dans l’art de la communication.
#1 Votre principale alliée : la préparation
La préparation est une sorte de management de soi. On définit ses attentes, on se challenge, on se discipline… et l’on peaufine son contenu sous toutes les coutures.
Prenons l’exemple d’un pitch que vous préparez soigneusement pour présenter un projet ou une idée. Vous voulez être entendu, marquer des points, convaincre et c’est un bon début !
Passage obligé : une préparation rigoureuse à partir de questions clés, telles que celles-ci :
- Mon public : qui est-il ? Qu’attend-il ? Que connaît-il déjà de mon sujet, de mon idée ou projet ? Qu’est-ce qui est important pour lui ? Quelles pourraient être ses questions, réticences, objections ?
- Mon message : qu’ai-je à dire ? Si je devais le résumer en une seule phrase ? En quoi est-ce intéressant ou nouveau ? En quoi l’est-ce pour mon public ?
- Ma présentation : comment rendre mon message convaincant ? Quels mots et formules clés pour toucher mon public ? Quels supports (images, vidéos, métaphores, courte anecdote, bref témoignage, quiz, devinette…) pour l’entraîner dans mon univers ?
#2 Brillez par la concision
Dire des choses intéressantes ne suffit pas. Impossible de les faire entendre si on les noie dans un flot de paroles !
La concision, c’est d’abord une communication synthétique qui choisit le mot juste, celui qui va capter et retenir l’attention. C’est aussi une communication qui s’appuie sur les images, les métaphores, les anecdotes qui, même courtes, en disent bien plus qu’un long discours.
Connaissez-vous le concours « Ma thèse en 180 secondes » ? Ou bien les conférences Tedx ? Ces interventions de grande qualité sont une mine d’inspiration !
Ces orateurs sont des experts dans leur domaine de recherche ou d’intervention, pas dans l’aisance à l’oral. Leur stress ou leur trac, en début de présentation, est souvent perceptible. Et alors ? Comment réussissent-ils à nous embarquer ?
Dans leur discours, longuement travaillé, les idées clés sont sélectionnées, chaque mot est pesé, ajusté et le public est mis à contribution pour imaginer, se projeter. Le discours lui parle de lui-même et lui fait découvrir quelque chose.
Pour vous entraîner à synthétiser et aller droit au but, testez par exemple la méthode de l’elevator pitch !
#3 Entraînez la/le speaker qui vibre en vous !
Votre présentation est prête, elle va toucher votre interlocuteur ou votre public… le plus gros est fait, il vous reste à vous l’approprier. Et là, pas de secret : l’entraînement !
La maîtrise nous met en pilote automatique. Elle est notre meilleur alliée face au stress et améliore, par petites touches, l’image que l’on a de soi dans la situation, combat notre tendance à l’auto évaluation négative.
L’entraînement est un travail à part entière, alors jouez avec votre présentation : répétez-la sur tous les tons, changez de rythme, lancez-vous des challenges, chantez-la ou dansez-la !
Et demandez à votre entourage de vous donner des feedbacks : que retient-il ? Qu’est-ce qui le touche ou qu’est-ce qui le fait décrocher ?
#4 L’aisance s’exprime dans la relation aux autres : sollicitez votre public !
Récemment, Romain, un participant à notre formation sur la prise de parole en public nous expliquait : « je suis très réservé, je manque de confiance en moi et j’ai trouvé une astuce pour améliorer mon aisance à l’oral : dès la première minute de mon discours, je fais réagir mon public. Par exemple, je montre une photo surprenante et je demande quel lien il fait avec le sujet de ma présentation. Ou bien je lance un quiz et fais réagir via une appli. Pour moi, ça change tout ! ».
Romain a raison, s’appuyer sur le public, ça change tout !
Et ce pour de nombreuses raisons :
- On est plus confiant pour démarrer une intervention si l’on sait que l’on va rapidement faire réagir le public, que l’on n’occupe finalement pas seul(e) le devant de la scène.
- Donner la parole au public, c’est un temps de « pause », on reprend son souffle.
- Le public est plus attentif, impliqué et bienveillant si on l’interpelle, si on le surprend.
- Faire réagir, c’est créer une interaction avec les participants et cette interaction réduit le stress, nous donne confiance puisque l’on est alors en lien, renforcé(e), soutenu(e) par cette connexion.
Et le langage corporel alors ?
Avez-vous remarqué que je n’ai pas encore fait référence au non verbal ? Un oubli ?
Pas du tout ! C’est qu’il n’est pas le sujet prioritaire pour développer l’aisance à l’oral. Le corps s’exprime sans tricher (ou alors il faudrait beaucoup l’entraîner 😊).
Préparez votre sujet, visez la qualité de votre contenu, faites court, sollicitez votre public et votre langage non verbal suivra ! Votre voix sera juste car nourrie de votre propos, vos gestes naturels et vous sourirez sans même l’avoir décidé.
Bien sûr, on peut, lors de la préparation, apprendre à poser sa voix, à regarder une assemblée etc. Ce sont des techniques qui s’acquièrent. Mais rien de plus dangereux que de focaliser son attention sur de prétendus gestes à privilégier ou à bannir. Un conférencier me racontait qu’il était, au début de sa carrière, obnubilé par sa position, ses gestes face à l’auditoire : ne pas croiser les jambes, appuyer son discours par des mouvements des bras etc. A un tel point qu’il en perdait parfois le fil de sa présentation ! Ce jusqu’au jour où un collègue lui confia, avec beaucoup de diplomatie « c’était bien ta conférence… mais tu faisais de drôles de gestes ».
Alors concentrez-vous sur l’intérêt de votre auditoire, dites-leur, en peu de mots bien choisis, des choses qui leur parlent d’eux, les font réfléchir ou rêver et ne pensez plus à l’aisance, elle sera déjà là !
Se former pour gagner de l’aisance à l’oral
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Pour aller plus loin :
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