Le concept d’éthique du care, ou éthique de la sollicitude, du « prendre soin » est apparu aux États-Unis dans les années 80, porté par Carol Gilligan, philosophe et Docteur en Psychologie sociale.
Qui prend soin de vous ? Et de qui prenez-vous soin ?
L’éthique du care au travail !
Il prend progressivement sa place dans l’entreprise où l’on commence (plutôt discrètement pour l’instant !) à reconnaître l’interdépendance entre les individus, les vulnérabilités, les failles de l’être humain.
Spoiler alert ! En fin d’article, découvrez notre podcast sur l’éthique du care.
Définition de l’éthique du care
Le terme de sollicitude est assez peu employé au quotidien. Qui en donnerait d’ailleurs une définition précise ? Pourtant, à l’heure de l’exhortation à la bienveillance, à la prévention des risques psycho sociaux, à la qualité de vie au travail, la sollicitude, ce soin attentif que l’on porte à l’autre, ne semble pas superflu. Il est un retour aux fondamentaux de la vie sociale, une façon de dire « commençons tout simplement par être attentifs, soutenants les uns envers les autres et voyons ce qu’il reste du désengagement, de la souffrance au travail pour ajuster nos plans d’action ».
Car la sollicitude apporte du lien, de la délicatesse et donc de la force dans un quotidien professionnel et privé de plus en plus chargé, parfois tendu. Quotidien dans lequel les tâches, informations, sollicitations se multiplient, le niveau d’attente de l’environnement augmente. Quotidien de travail souvent hybride qui vient compliquer l’organisation et demander encore plus d’anticipation, de flexibilité, de souplesse.
Oui, de nombreux collaborateurs et managers sont soumis à l’impératif de la performance, de l’infaillibilité. Pourtant, personne n’est dupe : point de superhéros ni de magiciens derrière les postes de travail, les pouvoirs de chacun, aussi désolant que cela puisse paraître, sont relativement limités !
L’éthique du care au travail
Alors bien sûr, nous pratiquons tous le care : nous nous occupons de nos enfants, parents, amis, animaux domestiques. Nous écoutons un collègue en difficulté, nous nous entraidons.
Mais pratiquer l’éthique du care au travail, c’est selon nous autre chose : c’est assumer notre vulnérabilité et accepter celle des autres, c’est admettre que nous avons besoin les uns des autres pour vivre et vivre mieux.
On construit alors une chaîne du care : je fais preuve de sollicitude à l’égard de moi-même, de mon équipe, de mes collègues, managers, clients, partenaires… et ils rentrent à leur tour dans cette dynamique relationnelle humaniste.
La réciprocité de la sollicitude devient une philosophie, un principe de conduite et de développement collectif.
Et dans la réalité ?
Mais est-ce bien réaliste dans l’entreprise ? Par quelle porte faire entrer l’acceptation de la vulnérabilité sans la confondre avec la faiblesse ? Comment exprimer, dans les actes, un « prendre soin » qui soutienne autant l’individu que le projet collectif de l’entreprise ? Le but est-il clairement identifié et partagé ?
Autant de questions qui, même sans réponses immédiates ni définitives, ont le mérite de lancer un débat sur l’expérience « travail » aujourd’hui.
Vidéo : l’éthique du care illustrée avec les consignes de sécurité en avion
Selon l’économiste Emmanuel Petit, pour qui égoïsme et altruisme ne s’opposent pas, tout commence avec le « prendre soin de soi ».
L’exemple des consignes de sécurité en avion est tout à fait parlant. Découvrez-le dans notre podcast :
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Pour aller plus loin :
► Découvrez notre programme de formation « Qualité de vie au travail : pratiquer la communication positive », pour les managers et les collaborateurs
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